jeudi 4 juin 2015

"Ce que notre voix révèle de nous"







- Comment un instrument réduit à seulement deux cordes vocales peut-il transmettre des informations sur nous-mêmes et exprimer une grande variété de sentiments ?
- Pourquoi sommes-nous plus sensibles à certaines voix qu’à d’autres ?
- Quel pouvoir confère la voix à ceux qui savent l’utiliser pour agir sur leur auditoire ?
- Pouvons-nous apprendre à mieux maîtriser l’instrument vocal qui nous a été donné à la naissance ? 

- Notre voix dit-elle ce que nous voulons dire ou révèle-t-elle ce que, parfois, nous préfèrerions taire ?


Le reflet de l’âme

Platon disait que la voix est le reflet de l’âme, encore faut-il qu’elle soit libre de s’exprimer pleinement. La parole distingue l’homme des autres mammifères d’une façon sans doute encore plus évidente que le rire. Elle est constituée par une voix qui prononce des mots. Souvent, notre attention se focalise sur les mots pour dégager le sens de ce que nous entendons ou de ce que nous disons. Pourtant, le sens du texte écrit est profondément modifié par ce que nous appelons communément le ton. « Ne me parle pas sur ce ton ! », nous rétorque-t-on lorsque notre façon de parler exprime plus d’agressivité que celle qui est transmise par les mots eux-mêmes. Un même discours peut être lu platement ou interprété avec brio. Son impact sur l’auditoire sera alors tout à fait différent. Ainsi approchée, la communication orale révèle une richesse et un pouvoir qui explique en partie l’audience que la radio conserve face à la concurrence d’autres médias.

Porte-parole de nos émotions
« En médecine chinoise, la gorge est le siège des émotions, poursuit l’orthophoniste. Nous n’y prêtons pas suffisamment attention, mais des extinctions vocales à répétition peuvent être le signal d’un conflit qui ne se résout pas. » Car inconscient et voix sont intimement liés. En psychanalyse, elle est, avec la parole, le chemin royal par lequel il passe. Une hésitation, un soupir, une baisse de la tonalité en révèlent autant qu’une phrase élaborée ou un lapsus.
Une voix, une personnalité

Adapter sa voix tout en étant en accord avec soi-même, c'est possible. Pour cela, il faut remonter à la source. "La voix est comme une colonne vertébrale invisible. Dans une voix, on entend à la fois une vibration, un souffle, une modulation, une intonation, un phrasé, un volume sonore". Autant de paramètres à prendre en compte pour travailler sa voix.

La vibration correspond à la manière dont on fait les sons et représente un bon indicateur de confiance en soi : bien prononcer les consonnes donne de la précision à ses mots, de l'énergie et de l'autorité à ses mots. Et les voyelles ? "Elles apportent de la chaleur. Elles sont plus dans le registre du chant, de l'émotion, de la mélodie et vont occuper l'espace", précise Jean Sommer.

On aura compris, la façon dont on parle indique si on est à l'aise ou pas. "Les personnes qui parlent vite par exemple ne s'aiment pas vraiment. Quand on aime sa voix on s'y installe, et lorsqu'on parle vite, on s'en débarrasse inconsciemment", observe le spécialiste.
Idem pour celle qui parle tout bas ou qui mâche ses mots : cela traduit également un manque de confiance en soi et une personnalité un peu introvertie et timide.
A l'inverse, quelqu'un qui parle fort dénote plutôt quelqu'un de tendu, contracté, nerveux.

Celui qui a une voix monocorde donne l'impression ne pas prêter attention à sa propre voix et à ce qu'il dit. Il ne s'approprie pas les mots, il est un peu absent. Travailler sur la modulation de sa voix, c'est-à-dire jouer sur les sons hauts et les sons graves lui permettra au contraire d'attirer l'attention du locuteur.
Vous avez désormais toutes les cartes en main pour maîtriser votre voix. Ne vous reste plus qu'à passer à la pratique !



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